Le recyclage des métaux
Aujourd’hui plus que jamais, les métaux font l’objet de craintes quand à leur extraction. La montée des consciences écologiques conduit à chercher des alternatives à l’extraction des matériaux natifs et, naturellement, à réfléchir au recyclage des métaux. Au même titre que le plastique, le carton, le papier ou encore le verre, le recyclage des métaux est une nécessité pour l’environnement comme pour la santé. En s’appuyant sur des rapports internationaux [[UNEP (2011), Recycling rates of metals, a status report]] et de nombreuses études scientifiques, nous allons tenter d’établir un état des lieux de la situation actuelle et de proposer une analyse critique.
Le recyclage des métaux, une nécessité
Le recyclage des métaux représente une nécessité première, et ce pour plusieurs raisons :
- Les matières premières économisées grâce au recyclage permettent de diminuer les nouvelles extractions polluantes (de la même manière que l’économie circulaire, dans le cadre du textile par exemple, permet de ne pas engendrer de nouvelles productions liées à l’achat de vêtements neufs)
- Le recyclage des métaux permet de réduire les dégâts environnementaux liés à l’industrie minière, car c’est une activité qui a un fort impact sur l’écosystème
- Le non-recyclage des métaux entraîne l’incinération de ces derniers, qui entraîne à son tour une grande quantité de gaz polluants
- Le recyclage des métaux permet de réduire la pollution de l’atmosphère et des sols, et de limiter considérablement la déforestation
- Enfin, le recyclage des métaux permet de réaliser des économies d’énergie. En effet, le traitement du minerai brut et, plus précisément, la séparation de l’oxygène du métal implique d’utiliser des courants électrique.
Le cycle de vie des métaux
Les TIC (Technologies de l’Information et de la Communication), comme toutes les industries high-tech, utilisent les métaux au quotidien. L’utilisation des métaux dans la table de Mendeleïev est passée de 10 à 60 en l’espace de 30 ans – entre 1980 et 2010 – [[OPECST (2011), Les enjeux des métaux stratégiques : le cas des terres rares, 84p]]. Le cycle de vie des métaux est fortement influencé par les nouvelles technologies. Il est constitué de 4 étapes :
A chacune des 4 étapes, des résidus sont générés et deviennent des pertes de matières premières. La première étape repose sur 3 sources : les ressources naturelles du sol et du sous-sol, les déchets industriels et les métaux recyclés en fin de vie. C’est grâce à la production de matières premières que l’on peut fabriquer les produits. La quatrième étape scelle le sort des métaux : on assiste à un démantèlement par matière. Les métaux sont triés en fonction de leur compatibilité avec les procédés de recyclage. S’il est compatible, le métal sera réutilisé. Ce cycle est fortement impacté par les choix en matière de conception-produit (sélection des matériaux en fonction des fonctionnalités souhaitées, détermination des processus de fabrication…). Ces mêmes choix influent également directement sur l’efficacité du traitement des déchets.
Les types de déchets métalliques
Il existe de nombreux déchets métalliques :
- Les déchets d’usine sont générés pendant la fabrication d’objets manufacturés. Ils peuvent être directement réinjectés dans le processus qui les a générés (au sein de la même usine). Le recyclage est alors hautement facilité.
- Les nouveaux déchets sont également issus de la fabrication de produits manufacturés mais ne sont pas recyclés dans l’usine qui les a générés. Ils sont transférés sur le marché des déchets. Le recyclage est généralement facile mais se complexifie dès lors que l’on approche du produit fini.
- Les vieux déchets sont issus d’équipements en fin de vie (étape 4 du cycle des métaux). Leur recyclage est rendu difficile lorsque le métal est employé en petite quantité, dans un produit électronique par exemple.
Les types de recyclage
On dénombre également plusieurs qualités de recyclage : le recyclage fonctionnel et le recyclage non fonctionnel. Le recyclage fonctionnel désigne le recyclage des produits en fin de vie dans lesquels les métaux sont séparés et triés pour obtenir des matériaux recyclés pouvant entrer dans la chaîne de fabrication de matières premières qui donnera un alliage ou un métal ; Le recyclage est dit non fonctionnel lorsque le métal est collecté pour être incorporé dans un flux de matière de grande ampleur. Cette solution présente des avantages comme des inconvénients. En effet, elle évite la dispersion de déchets dans l’environnement mais représente également une perte de métal. La perte de métal peut survenir dans plusieurs cas :
- Lorsqu’il y a une corrosion, ou des particules disséminées
- Lorsqu’il y a des métaux non collectés dans les résidus et scories de mines
- Lorsque le métal n’est pas totalement récupéré au sein des procédés de recyclage (recyclage fonctionnel comme non fonctionnel)
Le recyclage des métaux peut être amélioré : le cours du recyclage des matières premières est toujours supérieur à celui des matières premières en elles-mêmes. Dès lors, on peut supposer que le recyclage n’est pas prêt de progresser de façon notoire. Pourtant, les enjeux portent plus loin que la simple pression sur la quantité de ressources disponibles. Les préoccupations environnementales (gaz à effet de serre et énergie notamment) en sont un très bon exemple.